O-Goshi — Grande hanche
Introduction
O-Goshi (大腰), littéralement grande hanche en japonais, est l’une des projections les plus emblématiques du judo et fait partie des techniques de hanche (Koshi-waza) dans la classification Kodokan. Popularisée par Jigoro Kano lui-même, elle est enseignée dès les premiers cours car elle incarne parfaitement les principes fondamentaux du judo : kuzushi (déséquilibre), tsukuri (mise en place) et kake (exécution).
En compétition comme en randori, O-Goshi est une arme redoutable, efficace à la fois contre des partenaires de taille similaire ou légèrement plus petits, et qui ouvre de nombreuses possibilités d’enchaînements.
Principes fondamentaux d’O-Goshi
La réussite d’O-Goshi repose sur trois éléments indissociables :
- Kuzushi (déséquilibre)
- L’attaquant (tori) provoque un déséquilibre de l’adversaire (uke) vers l’avant et légèrement sur le côté avant droit (ou gauche selon la garde).
- L’action de traction avec la main du col et de poussée/contrôle avec la main sur la manche est cruciale.
- Tsukuri (mise en place)
- Tori pivote en rapprochant son pied d’attaque à l’intérieur de la garde d’uke, puis en plaçant ses hanches devant celles de l’adversaire.
- La main libre (celle qui ne tient pas la manche) passe derrière le dos ou autour de la taille d’uke pour l’envelopper et coller son centre de gravité au sien.
- Les genoux restent légèrement fléchis pour abaisser les hanches sous celles d’uke.
- Kake (exécution)
- Par un redressement des jambes et un mouvement de rotation des hanches, tori soulève uke en utilisant la puissance de la ceinture pelvienne.
- La projection s’effectue en accompagnant uke vers l’avant et vers le bas, en conservant le contrôle pour un atterrissage sécurisé.
Points clés pour réussir O-Goshi
- Contact hanche-hanche : les hanches doivent être au plus près pour transmettre toute l’énergie.
- Abaissement du centre de gravité : fléchir les jambes avant de soulever, jamais tirer uniquement avec le dos.
- Synchronisation bras-hanche-jambes : l’action combinée assure une projection fluide et puissante.
- Déséquilibre franc : si uke n’est pas clairement déséquilibré, la projection perd en efficacité et devient prévisible.
- Placement du bras autour de la taille : il doit être ferme mais non bloquant pour ne pas limiter la rotation.
Enchaînements à partir d’O-Goshi
O-Goshi est une technique centrale dans les combinaisons (renraku-waza) :
- Enchaînement vers Tai-Otoshi : si uke résiste en se décalant sur le côté, tori peut basculer sur un balayage de jambe avant.
- Transition vers Harai-Goshi : si uke recule ou s’appuie fortement vers l’arrière, on peut utiliser un balayage de hanche avec la jambe.
- Passage en Ne-Waza : après projection, enchaîner directement sur une immobilisation (osae-komi), comme Kesa-Gatame.
- Feinte d’O-Goshi vers Seoi-Nage : attirer uke avec la préparation de la hanche puis pivoter pour un ippon seoi-nage fulgurant.
Conclusion
O-Goshi n’est pas seulement une technique de base : c’est un pilier du judo qui illustre parfaitement l’utilisation du corps comme levier et la gestion du déséquilibre. En maîtrisant ses fondements, le judoka gagne une arme polyvalente, adaptable à de nombreuses situations.
